CACN - TENDRES PAUMES

Détails

L’exposition Tendres Paumes réunit les œuvres de Camille Bernard et Léna Gayaud sous un commissariat d’Anne Vimeux et Elise Poitevin, fondatrices et directrices de sissi club.
Ces deux artistes, profondément ancrées dans leurs environnements ruraux respectifs – la Corrèze pour Camille et les Cévennes pour Léna – s’emploient à tisser un lien étroit entre leurs créations et les contextes de production qui les ont inspirées. Les œuvres de Tendres Paumes s’inscrivent au cœur d’un cycle, celui qui prend fin pour laisser place à un autre.

Dans ces espaces de transitions, d’écotone, de jachère, elles évoquent des récits de transformation par les fleurs sauvages qui poussent sur une terre laissée volontairement en repos ou à l’abandon, par des scènes d’interaction entre humains et nature dans une instabilité palpable. Cette exposition propose une échappée sur des vies et des imaginaires autres, s’inspirant des “ruines capitalistes” développées par Anna Tsing dans Le Champignon de la Fin du Monde. S’intéresser aux ruines ne signifie pas contempler un paysage désolé mais apprendre à saisir ce qui s’y passe discrètement. Les ruines portent en elles une forme de récit, “qui nourrit l’imaginaire et la sensibilité” et amène à repenser ce qui pourrait être considéré comme “réactionnaire, dérisoire ou insignifiant”. Tendres Paumes invite à une célébration de la quête et du tâtonnement, un hommage aux traces laissées et aux futurs possibles. TENDRES PAUMES La paume, cette zone de la main située entre le poignet et la base des doigts, symbolise la capacité de saisir, de contenir et d’exprimer une attente, un doute ou un désir. Dans les peintures de Camille Bernard, les mains apparaissent pour transmettre ces émotions, tandis que chez Léna Gayaud, leur présence se manifeste subtilement à travers les empreintes laissées dans ses céramiques. Cependant, ce terme évoque également l’égarement et la perte, thèmes omniprésents dans les œuvres qui racontent des chemins parcourus, des marches et parfois des sentiments d’ égarement physique et émotionnel. Le processus créatif de ces artistes s’inspire des parcours qu’elles effectuent dans leurs territoires respectifs, restituant ces expériences dans l’imaginaire narratif de leurs œuvres. Elles explorent l’idée du reste, de la trace, mais aussi du vide et de l’espace laissé après un passage, exprimant ainsi une prédiction intimidante d’une survie et d’un avenir incertain.

SISSI CLUB est une galerie basée à Marseille. Créée en avril 2019, elle est dirigée par deux curatrices issues de l’histoire de l’art, Elise Poitevin et Anne Vimeux, avec la complicité graphique de Marie-Mam Sai Bellier. Elle comprend une librairie designée par Romain Magail. D’abord pensé comme un project space destiné à promouvoir les pratiques émergentes, le programme se construit avec une attention particulière pour la scène locale et des invitations auprès d’artistes et curateur.ice.s internationaux.ales. Parallèlement, en 2022, le lieu adopte le modèle de la galerie afin de poursuivre sa relation avec une constellation d’artistes représenté.e.s. L’approche défendue par les artistes et les curatrices met l’accent sur des pratiques artistiques dont la démarche s’inscrit entre recherche et fiction et explore l’espace et les corps de manière politique à travers des positions décoloniales, queer, inclusives et écologiques.

> CAMILLE BERNARD Née en 1994 à Paris, Camille Bernard (vit et travaille à Uzerche) est une artiste franco-écossaise. Elle est diplômée de l’Ecole d’art de Glasgow en 2017. Elle est lauréate du prix Fleming-Wyfold Bursary en 2017.

> LÉNA GAYAUD Née en 1995 à Reims, Léna Gayaud (vit et travaille à Sauve) est une artiste française. Elle est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille en 2019. Elle est lauréate du Best Booth Proposal à la SWAB (Barcelone) en 2023.